ECO-ZOO : Ecole d’été sur l’intégration de l’approche Ecohealth dans la gestion durable de la faune sauvage et la prévention des zoonoses dans le Dahomey Gap + Voir le résumé
En Afrique de l’Ouest, l’accès aux ressources animales est un enjeu à la fois de santé publique et de conservation de la biodiversité. L’exploitation forestière et les activités de chasse (viande de brousse) non contrôlées exercent une pression délétère sur les populations d’animaux sauvages et favorisent la diffusion de zoonoses parfois virulentes pour l’Homme (e.g. Ebola). Le Dahomey Gap est une zone mixte d’écosystèmes forestiers et de savane s’étendant du sud-est Ghana, au Togo, Bénin jusqu’au sud-ouest Nigéria. Cette zone unique d’un point de vue biogéographique est issue d’une histoire complexe mêlant variations paléo-climatiques récentes et activités anthropiques historiques. Elle est constituée de forêts denses semi-décidues et marécageuses isolées en îlots forestiers de faibles superficies, sur lesquels s’exerce une forte pression anthropique (agriculture, chasse). Le Dahomey Gap est en enjeu particulier pour l’Afrique de l’Ouest, en tant que centre d’endémisme ‘émergeant’ (dans la littérature) qui reste peu construit –relativement aux pays des blocs forestiers Ouest et centraux– en terme de politiques de conservation de la biodiversité et d’estimation des risques sanitaires liés à la consommation de viande de brousse. ECO-ZOO vise à renforcer, à travers la mise en place d’une école d’été, les capacités des gestionnaires et acteurs de la biodiversité au Bénin (où Le secteur forestier contribue pour environ 5 % du PIB) et des pays limitrophes inclus dans le Dahomey Gap, quant à la prise en compte du concept Ecohealth dans la gestion intégrée de la faune sauvage et des risques de zoonoses. L’intérêt d’un tel projet est de prolonger une jeune collaboration entre une équipe française et plusieurs équipes béninoises, sur les thèmes de la gestion intégrative de l’accès aux ressources forestières dans un contexte de fragmentation forestière drastique. Il s’agira d’introduire le concept Ecohealth dans la gestion des aires protégées et l’exploitation de la faune au Dahomey Gap, pour une gestion intégrée et pérenne des questions de cohabitation homme-faune et des conséquences liées à l’exploitation de la viande de brousse et des habitats forestiers sur la santé publique.
Écologie spatiale et comportementale du pangolin à ventre blanc dans la réserve forestière de Lama au Bénin + Voir le résumé
Le projet porté par le Doctorant de l’équipe RADAR-BE est un point de départ des investigations scientifiques sur l'écologie du pangolin à ventre blanc au Bénin et permettra de recueillir des données écologiques sur le pangolin à ventre blanc dans la réserve forestière de Lama en utilisant la radiotélémétrie. Ces informations sont essentielles aux décideurs politiques pour mener à bien les efforts de conservation in-situ afin de sauver les pangolins des risques d'extinction au Bénin. Plus précisément, ces connaissances seront importantes pour les praticiens afin de faire face à l'escalade du braconnage dans la réserve forestière de Lama. L'étude vise spécifiquement à : (i) étudier la taille du domaine vital, les modèles d'activité, la sélectivité de l'habitat et la sélection des refuges du pangolin à ventre blanc (ii) caractériser les refuges du pangolin à ventre blanc.
AFRICoV- Veille génomique des virus SARS-CoV-2(-like) sur les marchés de viande de brousse africains, et perceptions des risques sanitaires liés au COVID-19 et à la consommation de viande de brousse + Voir le résumé
La consommation et le commerce de faune sauvage sont tenus pour les principaux responsables de la pandémie actuelle de COVID-19. A ce jour, des virus SARS-CoV-2-like ont été isolés chez seulement deux mammifères asiatiques (chauve-souris et pangolin). Étant donné la diversité des virus SARS-CoV et leur capacité reconnue à franchir les barrières inter-espèces, il y a lieu de considérer que le spectre de diversité des virus SARS-CoV-2-like reste à décrire. Un tel gap de connaissance pourrait expliquer l’incapacité actuelle à identifier le processus infectieux qui a abouti à la pandémie actuelle, le scénario le plus privilégié étant celui de recombinaisons multiples entre des virus SARS-CoV-2-like provenant d’hôtes intermédiaires inconnus. Parce que le commerce de la faune sauvage est directement relié à la propagation des maladies émergentes, la surveillance des espèces sauvages constitue une sentinelle cruciale à l’anticipation des futures épidémies, notamment celles liées au SARS-CoV-2. La consommation de viande de brousse est une culturelle implantée en Afrique tropicale, et est impliquée dans l’occurrence de plusieurs maladies émergentes. Les plus récents travaux étayent l’hypothèse selon laquelle la diversité des virus SARS-CoV-2-like reste quasi-inexplorée chez les mammifères, et nous avançons l’hypothèse qu’une lacune en matière de connaissances en Afrique tropicale reste à combler. D’autant plus que les mammifères positifs au SARS-CoV-2-like en Asie ont des représentants en Afrique (pangolin et rhinolophe). Dans le contexte de la pandémie de COVID-19, l’étude des réservoirs et des pratiques liées au commerce de faune sauvage est une condition sine qua none pour une surveillance sanitaire efficace. AFRICoV aborde la question de l’infection par le SARS-CoV-2 à partir du prisme original des réservoirs, dans le cadre du commerce de viande de brousse en Afrique – qui depuis peu, est aussi relié à l’Asie via le trafic des pangolins. Notre objectif général est de mener une surveillance sanitaire et une évaluation des risques concernant la potentialité d’une prochaine pandémie liée au SARS-CoV-2 en Afrique tropicale ; un objectif particulièrement pertinent étant donné le manque de sensibilisation des populations aux questions de santé liées à la consommation de viande de brousse. AFRICoV se structure atour de quatre objectifs principaux: (i) l’évaluation de la prévalence des virus SARS-CoV-2-like chez les mammifères, (ii) la caractérisation de l’évolution du SARS-CoV-2, iii) l’anticipation de nouveaux réservoirs en Afrique tropicale, et (iv) la mise en œuvre de mesures efficaces pour protéger les pays africains contre de nouvelles maladies zoonotiques. A travers une approche comparative impliquant trois pays (Côte d’Ivoire, Bénin et Cameroun), AFRICoV propose une approche multidisciplinaire reliant la caractérisation génomique des virus SARS-CoV-2-like, la surveillance sanitaire des réservoirs mammifères et l’étude des perceptions des parties prenantes du commerce de viande de brousse sur la pandémie de COVID-19. Les membres du projet AFRICoV ont acquis une expertise sur la surveillance du commerce de la viande de brousse, impliquant la caractérisation génétique / génomique des hôtes et de leurs agents pathogènes, ainsi que l’étude de la sensibilisation des communautés impliquées dans le commerce de viande de brousse aux questions de santé. Ces travaux, effectués en amont d’AFRICoV, offrent l’opportunité exceptionnelle d’accéder au réseau du marché de viande de brousse africain et d’évaluer les risques pour la santé publique qui y sont associés. Les principaux délivrables issus d’AFRICoV consisteront en (i) une meilleure compréhension de l’évolution des virus SARS-CoV-2(-like), (ii) une estimation sans précédent de nouveaux réservoirs en Afrique tropicale, (iii) la validation d’un diagnostic RT-PCR pour le dépistage des virus chez les hôtes, (iv) une formation Sud-Sud sur le diagnostic moléculaire viral, (v) la production de supports éducatifs sur le lien entre consommation de viande de brousse et santé publique, et (vi) un atelier régional de restitution en Afrique de l’Ouest incluant les décideurs politiques.
Impact écosystémique et durabilité de l’exploitation de la viande de brousse dans les îlots forestiers du Bénin + Voir le résumé
La prise en compte de l’impact de l’exploitation de la faune sauvage sur la dynamique des communautés végétales est récemment apparue comme un prérequis nécessaire à la durabilité des services liés aux écosystèmes tropicaux. Au Bénin, le commerce de la viande de brousse est une source cruciale de protéines et de revenus, et est aussi lié à des utilisations traditionnelles médicinales et spirituelles. Toutefois, l’accès à de telles ressources naturelles par les communautés locales est invasif et incontrôlé, et menace l’intégrité des derniers îlots forestiers du pays. Dans ce contexte, la jeune équipe de recherche associée à l’IRD et dénommée RADAR-BE se propose de diagnostiquer l’accès à la viande de brousse dans sa durabilité en matière de conservation de la faune et des forêts du Dahomey Gap, partie intégrante du ‘hotspot’ des Forêts Guinéennes. Nous nous proposons i) de tracer la magnitude des réseaux du commerce de la viande de brousse dans le Sud Bénin, ii) de fournir des indicateurs (marqueurs diagnostiques) de la dynamique populationnelle des principales espèces ciblées par ce commerce et des essences ligneuses constituantes des îlots forestiers, et iii) de modéliser la relation entre surface forestière, tailles des populations de disperseurs, efficacité de dissémination et niveau d’invasibilité des îlots forestiers par les communautés locales. Une approche de méta-communauté à configuration « mainland - island » sera utilisée, avec la Forêt Classée de la Lama (16250 ha) comme l’habitat source entouré d’îlots de forêts sacrées (d’1 à 10 ha). Des enquêtes socio-économiques seront combinées aux observations de terrain pour caractériser les prélèvements de faune et de flore dans les forêts et les réseaux de vente de la viande de brousse. Le typage moléculaire (barcoding, microsatellites) sera utilisé en appui des identifications de viande de brousse et pour quelques espèces cibles du marché (pangolin, céphalophe bleu, aulacode) afin de fournir des indicateurs démographiques diagnostiques. Les communautés végétales forestières seront caractérisées par leur diversité, leurs syndromes de dissémination et leur usage par les communautés locales. Les analyses statistiques seront exécutées sur les données collectées afin d’estimer l’intensité des prélèvements et son impact sur la diversité génétique de la faune et la dissémination des plantes, en intégrant le paramètre d’invasibilité (pression de prélèvements) des forêts. In fine, un modèle de prédiction de la dynamique des espèces végétales en fonction de l’intensité des prélèvements de viande de brousse sera construit. Les résultats des travaux feront l’objet de restitution aux communautés locales et aux gestionnaires des forêts du Bénin. Le projet RADAR-BE, au-delà des indicateurs de la surveillance de l’accès aux ressources naturelles qu’il se propose d’établir, devrait découler sur des recommandations scientifiquement argumentées pour une stratégie de gestion durable et écosystémiquement intégrée de la filière viande de brousse au Bénin. Les populations riveraines des forêts prospectées seront fortement impliquées à travers la mise en place d'une campagne de sensibilisation sur l’importance de la conservation des ressources naturelles. Les résultats de recherche seront vulgarisés à travers des communications, l'élaboration d'un livret pédagogique, de posters, de dépliants et de publications scientifiques aussi bien au niveau local que national. Un atelier joignant politiques et scientifiques sera également mis en place à Bohicon afin de démontrer la nécessité d'incorporer les questions relatives à la faune dans les plans d'aménagement forestiers.
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